MENUMENU
Dans les annees 1990, l’univers culturel paya un lourd tribut au sida.
Herve Guibert, ecrivain, photographe, journaliste, critique, disparu en 1991.
Dans les dernieres semaines de sa vie il realisa un film autobiographique, un journal intime ou il filme sa maladie.
Ce film pourra etre considere aujourd’hui comme une chronique des annees sida.
C’est filmer l’existence quotidienne tel si de rien n’etait. Une vie calme, presque paisible, sans crise, sans bouleversement, sans exces. Une life qui possi?de eut 1 debut, dont il n’importe jamais qu’on se souvienne. Une vie qui aura une fin, ineluctable. Bientot
Notre pudeur c’est ne pas se plaindre, comme quand on acceptait le sort. Etre resigne, puisque de toute maniere il n’est pas possible d’inverser le file des trucs.
Notre pudeur, c’est faire comme si on avait confiance en la medecine, comme quand on pensait qu’elle allait vaincre la maladie, bientot.
La pudeur c’est ne point accuser. Ne pas chercher nos responsabilites. Ne pas maudire le ciel ou la terre. Prendre juste les hommes a temoin.
Notre pudeur c’est ne diffuser le film qu’a titre posthume.
L’impudeur, c’est se filmer, sous chacune des coutures, dans toutes les positions limite. Etre pratiquement seul a l’ecran d’un bout a l’autre du film.
L’impudeur c’est ne point eviter les gros plans. Filmer ce corps affaibli, amaigri, epuise.
L’impudeur c’est montrer la vie qui s’eteint, qui disparait minimum a minimum, comme la flamme d’une bougie qui possi?de epuise sa reserve de cire.
L’impudeur, c’est votre maladie, la fond annoncee, la fond constamment plus proche.
L’impudeur, c’est penser au suicide. Parce que notre vie reste devenue intolerable.
L’impudeur, c’est affirmer le sida.
Notre pudeur ou l’impudeur, le cineaste devrait-il acheter ? Pourquoi ne pas chercher plutot votre equilibre, ou un balancement de l’une vers l’autre, une alternance si reguliere qu’elle en devient imperceptible.
La pudeur et l’impudeur alors.
Mes damnes, des ouvriers en abattoir. Anne-Sophie Reinhardt, 2020, 65 minutes.
Le travail en abattoir, nous en avions deja apprehende la dangerosite au film de Manuela Fresil, Entree du personnel. I l’instant ou le sujet du bien-etre animal reste de plus et puis mediatisee et presente a l’Assemblee nationale.
La soiree de Anne-Sophie Reinhardt, donne donc la parole a ces travailleurs d’la mort animale. Des paroles qui enfonce systematiquement le clou a propos de ce travail particulierement inhumain – et deshumanisant – qui ne laisse intact ni la peau ni l’esprit. Un job qui nous fait redecouvrir le sens fort du commentaire alienation – etre un nouvelle que soi – puisqu’il ne peut s’effectuer qu’en dissociant son esprit de son corps ainsi que ca montre.
Il y a de nombreuses point commun entre toutes ces diverses interventions. Ce qui dresse un tableau effrayant, sans concession, ni Afin de les patrons ni concernant le systeme qui permet qui permet cette forme d’exploitation extreme.
Un simple resume de et cela n’est presente limite que comme des constatations fait reellement froid dans le dos. Un metier donc que l’on ne choisit gui?re, que l’on fera que parce qu’on ne va nullement faire autre chose. Un metier dans lequel on entre que Afin de certains moment, certains semaines au plus et que l’on n’a quitte jamais au bout de 10, 20, s’inscrire sur hongkongcupid 30 annees. L’abattoir, votre lieu qui ressemble a votre asile, ou cette « industrie une mort » ne est en mesure de que conduire a la folie.
Mes descriptions d’la chaine d’embauche paraissent particulierement precises, 1 realisme aveuglant. Et pourtant on ne voit aucun animal mort dans le film, aucune carcasse, meme nullement le moindre petit steak. S’il y a bien deux images d’animaux -un chien, une vache et quelques chevaux – il paraissent filmes dans la foret, derriere des buissons, limite flous. J’ai souffrance ici, c’est d’abord celle des hommes, avant d’etre celle de l’animal.
L’originalite du film, c’est de filmer ces travailleurs dans une foret, loin de l’abattoir donc, loin – reellement loin – de leur lieu d’embauche. Du coup leur parole est limite apaisee, sans colere du reste. Sauf ce moment particulierement tri?s, ou Mauricio, cet immigre italien, denonce sans i?tre capable de retenir ses larmes, le fait de devoir tuer des vaches pretes a mettre bas et de devoir « jeter a la poubelle » leurs veaux de deja 25 kilos. Si l’ensemble de essaient de ne pas se presenter en victimes, on sent beaucoup pourtant que un vie ne va que se resumer dans cette activite ou ils ne trouvent aucune bribe de bonheur.
Aussi, le film est-il une reponse a ce proces, montre en certains images dans l’incipit, ou des travailleurs d’abattoir paraissent poursuivis en justice pour maltraitance animale ?
Un de ces travailleurs dira dans le film, parlant des vaches qu’il regarde au sein des yeux avant de leur administrer le coup mortel : « Je pleure avec elles ».
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