THỨ TƯ,NGÀY 22 THÁNG 4, 2020

Overdoses, contaminations, isolement… La pratique a dangers qui associe sexe et drogues de synthese prend de court la communaute.

Bởi Nguyễn Hoàng Phong

Cập nhật: 15/02/2022, 05:49

Overdoses, contaminations, isolement… La pratique a dangers qui associe sexe et drogues de synthese prend de court la communaute.

Mes associations organisent la prevention, avec des moyens limites.

Anthony (1), la trentaine, a une agreable situation : il vit a Paris, bosse dans la finance et a une bande d’amis autour de lui. Pendant plusieurs annees et jusqu’a peu, votre barbu a aussi consomme pas mal de substances pour prendre le pied avec son compagnon. Leur truc tout le monde des deux ? Notre chemsex. Cette commode a risques ou le sexe reste associe a la prise de drogues – GHB, methamphetamines ou cathinones, etc. – s’est democratisee depuis une dizaine d’annees avec l’apparition des applications de rencontres gays geolocalisees comme Grindr ou Scruff, ainsi, de nouveaux produits de synthese accessibles a bas cout via Internet. Elle procure, selon ceux qui la pratiquent, un ravissement sexuel plus important et plus intense. «C’etait aussi pour compenser plein de trucs : 1 probleme d’estime sans dire et un probleme de performance», analyse aujourd’hui Anthony, qui a bien arrete aussi s’il controlait sa consommation. Avec son compagnon, ils prenaient leur stock par intraveineuse – ce que nos usagers appellent slam. Mais une majorite de chemsexeurs les sniffe ou les ingere sous forme de «parachute» : un balluchon confectionne avec du papier a cigarette.

Mausolee

Le petit homme a accepte de temoigner devant une biere dans un sirop du IX e arrondissement de Paris Afin de «faire prendre conscience du probleme». Car en 2 ans, Anthony a perdu deux de l’ensemble de ses proches, eux aussi chemsexeurs. Le mec d’abord, en octobre 2015, apres un accident «sous produit» chez eux. Cela n’a jamais survecu. Puis le meilleur ami, un an plus tard, a cause d’une overdose pendant un plan chems. Cette nouvelle mort prematuree a suscite bon nombre d’emotion sur Facebook, ainsi que de nombreuses discussions dans la communaute gay parisienne. «C’etait typiquement quelqu’un qui disait gerer, se souvient Anthony, regrettant 1 tabou du milieu homo. bicupid Chacun a le droit d’effectuer ce qu’il veut et ca ne sert a rien d’etre moralisateur, mais est-ce que tous a conscience de ses propres limites ?» Depuis 2 ou trois annees, les deces de chemsexeurs, en particulier des slameurs, se seront banalises ; ces derniers mois, des photos de leurs visages s’accumulent i  propos des pages Facebook de leurs amis, formant votre mausolee numerique qui bouleverse la communaute gay. Quelques des morts paraissent attribuees a une surdose mortelle, un accident ou un arret cardiaque apres un mauvais melange. D’autres a des techniques de suicide du fait d’un mal-etre plus general «meme s’il reste i  chaque fois ardu d’effectuer l’intermediaire entre 1 deces, un contexte et une pratique», precise Anne Batisse, pharmacienne du Centre d’evaluation et d’information sur les pharmacodependances (CEIP) de Paris, rattache a l’hopital Fernand-Widal. Dans un ratio destine a l’Agence nationale de securite du medicament, les CEIP de Paris et de Montpellier ont d’ailleurs rapporte cinq deces de slameurs sur 51 cas observes entre 2008 et 2013 . Ce chiffre parai®t neanmoins sous-estime puisqu’a Paris, sur les 24 morts par overdose «toutes drogues confondues» recensees par la brigade des stups en 2016, bien un quart l’ont ete en contexte sexuel.

«En deux ans, j’ai certains amis qui paraissent morts, 5 ou six anciens plans cul», confie a votre sujet Luc (1), 42 annees. Ce militant engage depuis quelques annees dans la lutte contre le sida invite neanmoins a «ne pas ceder a une panique morale». «C’est inquietant puisqu’il y a des personnes en souffrance, complete votre ancien chemsexeur qui possi?de arrete Il existe 2 annees. Mais il convient aussi donner des cles a ceux qui veulent se defoncer pour le plus et dire aux autres qu’on peut aussi s’amuser sans drogue.» Memes impressions du cote des professionnels de sante sexuelle. «Il y a i  chaque fois eu une culture d’la consommation en contexte sexuel chez les gays, mais Les aliments actuels sont tres addictogenes et auparavant il n’y avait aucune culture de l’injection, note le docteur Michel Ohayon, directeur du 190, un centre de sante sexuelle du III e arrondissement de Paris. L’ecrasante majorite d’la population des chemsexeurs ne slame gui?re. Mais elle peut se mettre en tres grand danger en associant du GHB avec des stimulants. Certains en consomment l’ensemble des journees. Alors quand il y a des morts, evidemment ce qui m’inquiete, tout autant que une telle progression phenomenale du chemsex a laquelle je ne voit nullement d’explications.» En six ans, le Centre gratuit d’information, de depistage ainsi que diagnostic (Cegidd) a pris en charge plus de 300 hommes gays ou bisexuels en addictologie, dont 6 a 7 % de slameurs.

Pragmatisme

Ce n’est que la part emergee de l’iceberg, car ces donnees ne permettront gui?re d’evaluer l’ampleur reelle des pratiques de chemsex, ni leurs consequences sociales, infectieuses et psychologiques. «Il y a votre bon desarroi au sein d’ les communautes face au chemsex, observe concernant sa part Fred Bladou , charge de la prise en charge addicto-communautaire pour l’association de lutte contre le sida Aides. Pourtant, le souci ne vient pas de l’usage des produits eux-memes, le souci c’est quand cet usage n’est nullement maitrise, quand le produit prime sur l’existence sexuelle, le travail ou nos amis.»

La situation, preoccupante, fera d’ailleurs reagir l’organisation de lutte contre le sida : dans un texte publie dans nos colonnes qui appelle a des reponses pragmatiques sans alarmisme face a ce qu’elle definit tel «une pi?te sanitaire», Aides exhorte des gays, mais aussi les pouvoirs publics, a se reveiller, agir et s’organiser, bien en annoncant le lancement «a titre experimental» d’une plateforme d’urgence doublee d’une ligne d’appel 7 journees via 7, 24 heures sur 24. Geree par trois militants formes au depistage et a la prevention, une telle initiative devra permettre, d’apres Fred Bladou, «d’apporter d’emblee de l’aide de reduction des risques a des mecs dans l’urgence».

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